HISTORY OF FRENCH JEWELRY IN THE 19th CENTURY I
Nous avons vu que, jusqu’aux premières années du Second Empire, la joaillerie était restée stationnaire. On continuait à fabriquer, sans grandes modifications, les lourdes rivières banales et les parures à feuillages et chatons espacés, qui arrachaient ce criéloquent à Massin, le maître joaillier qui devait, vers le milieu du règne, porter le coup fatal à cette mode lamentable : « J’ai vu en 1851, que dis-je, j’ai fait plus que voir, j’ai pratiqué comme ouvrier cette joaillerie détestable, dont on ne mourait pas, mais dont on ne vivait pas non plus, et lorsque je m’étonnais devant mon patron Fester de ce délabrement de toutes choses, il me disait : « Que voulez-vous y faire ?
Pourvu que je fasse des feuillages pointus avec des fleurs rondes ou des feuillages ronds avec des fleurs pointues, beaucoup de chatons, le tout à trente sous la pierre, c’est tout ce qu’on medemande! » Et cependant Fester était un artiste capable des meilleures choses en joaillerie.
Ainsi, feuillages pointus, fleurs rondes et chatons, voilà le plus clair de l’esthétique de la joaillerie à l’époque. Dans ces conditions, il est évident que l’on ne pouvait chercher d’autres progrès que ceux de la plus stricte économie dans la main-d’œuvre et on alla très loin dans cette voie.
J’ai souvenance de macarons ornements, fondus tout d’une pièce, dorés en dessous pour économiser la doublure d’or, et que l’on sertissait de diamants ! Exemple frappant de la richesse de la matière et de l’indigence de la main d’œuvre » ‘Quant aux bijoux de cette même période, ils étaient, nous le répétons, encore semblables à ceux que l’on fabriquait à la fin du règne de Louis-Philippe.
La principale nouveauté consistait alors à reproduire en or ciselé ou émaillé le bois naturel avec son écorce. On voyait communément des broches, des bracelets présentant un fond d’émail aux tons vert cru ou gros bleu transparent, laissant apercevoir un dessous flinqué ou guilloché, sur lequel étaient posés en haut relief des bouquets en roses ou des grappes de perles ; c’étaient souvent aussi des feuilles de vigne avec raisins en corail ou en perles de qualité inférieure et d’une régularité très relative ;
des demi-parures composées de la broche et des pendants d’oreilles, — ces derniers d’un modèle identique à la broche, mais de dimensions réduites ; — des bracelets en or, très larges, avec cinq ou six grosses perles de Panama, montées à griffes au milieu d’un entourage de brillants sertis dans l’or, et posées à intervalles égaux sur le corps uni du bracelet, qui était généralement articulé et toujours avec un cliquet à crémaillère; des étoiles de diamants avec filets d’émail noir ou gros bleu ; des camées durs, comme on les appelait alors pour les distinguer des camées coquilles.